Depuis plus de 60 ans, Match raconte le monde tel qu’il est. Entre les joies et les peines, les larmes et les sourires, l’Histoire s’écrit à travers les destins du quotidien, sur la scène internationale, et trouve chaque semaine un écho émouvant dans le magazine.
PARIS MATCH
OVERLORD, L’OPÉRATION QUI A CHANGÉ LA FACE DU MONDE
1 VEILLÉE D’ARMES • Ils sont britanniques, américains, français, mais aussi polonais ou néo-zélandais, et ils sont là pour la liberté. En ce printemps 1944, alors que se prépare l’une des plus importantes opérations militaires jamais entreprises, plus de 150 000 soldats se massent dans le sud de l’Angleterre, attendant un signal : celui de la reconquête.
MANFRED ROMMEL « DEPUIS L’ÉTÉ 1943, MON PÈRE SAVAIT QUE LA GUERRE ÉTAIT PERDUE » • Fils du maréchal Rommel, Manfred s’engagea à 14 ans, en 1943, dans la Luftwaffe. Après la guerre, il entama une carrière politique et fut maire de Stuttgart pendant vingt-deux ans.
FORTITUDE LE GRAND BLUFF • « Fortitude » signifie « force d’âme ». L’opération, classée ultrasecrète, était une idée de Winston Churchill. Il s’agissait de faire croire aux Allemands que le Débarquement aurait lieu dans le Pas-de-Calais. Les Alliés inventèrent une armée fantôme équipée de chars en caoutchouc, de canons en bois et autres leurres. Des agents secrets furent « retournés » et devinrent doubles, des résistants français furent sacrifiés. Le major Christopher Harmer, qui en était l’un des responsables, revient sur l’organisation.
DWIGHT EISENHOWER « MESSIEURS, NOUS ATTAQUERONS DEMAIN » • Commandant en chef des forces alliées, « Ike » est le grand ordonnateur du débarquement en Normandie, l’opération Overlord. En 1964, celui qui fut président des États-Unis de 1953 à 1961 racontait son D-Day à Paris Match.
2 6 JUIN 1944 • 6 h 30. La mer est forte et le temps couvert. Les barges de débarquement qui emportent chacune une trentaine de fantassins ont été mises à l’eau à une quinzaine de kilomètres des côtes. Alors que le feu ennemi se déchaîne, les rampes de proue vont bientôt s’abaisser. Désormais, le sort de ces hommes est entre les mains du destin
SAMUEL FULLER OMAHA BEACH, 6 JUIN 1944, 6 H 30 • Caporal dans la 1re division d’infanterie américaine, la célèbre « Big Red One », Samuel Fuller « débarque » trois fois : en Afrique du Nord en 1942, en Sicile en 1943 et en Normandie en 1944. En mai 1945, il participe à la libération du camp de concentration de Falkenau, qu’il filme. Après la guerre, il devient l’un des grands metteurs en scène de Hollywood. En 1994, à l’occasion d’un documentaire qui lui est consacré, il revient une dernière fois à Omaha Beach. Et raconte ses souvenirs du D-Day.
LES BOYS DE BEDFORD LA COMPAGNIE DÉCIMÉE • Loin de la Normandie, c’est aux confins de la Virginie, à Bedford, que les Américains ont érigé le National D-Day Memorial. À l’aube du 6 juin 1944, vers 6 h 30, tandis que la petite ville dormait, dix-neuf de ses « boys » mouraient à Omaha Beach.
LE 6 JUIN, HITLER SE DEMANDE ENCORE S’IL NE S’AGIT PAS D’UNE OPÉRATION DE DIVERSION • C’est au Berghof, son « nid d’aigle » des Alpes bavaroises, à Berchtesgaden, que le Fürher apprend l’arrivée des Alliés en Normandie. Gertraud Junge, l’une de ses quatre secrétaires personnelles, témoignera de son quotidien en ces heures décisives.
COMMANDO KIEFFER LE JOUR J DES BÉRETS VERTS • Le 6 juin 1944, plus de 130 000 soldats alliés de douze nations débarquent sur les plages normandes. Parmi eux, seulement 177 Français, les hommes du 1er bataillon de fusiliers marins du lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer. Trois d’entre eux se souviennent.
3 LE JOUR D’APRÈS • Jusqu’au Débarquement, les Américains doutaient de la réaction de la population normande. Pourtant,...